Révision constitutionnelle au Bénin : un président ne pourra faire “plus de deux mandats dans sa vie”

Le Parlement
béninois a adopté vendredi une révision constitutionnelle prévoyant qu’un
président ne pourra faire “plus de deux mandats dans sa vie”, limitant à trois
le nombre de mandats législatifs et créant un poste de vice-président, dans un
contexte de crise politique.

La loi
portant révision de la Constitution – une première depuis son adoption en
1990-, a été votée à l’unanimité des 83 députés de l’Assemblée.

Une
quarantaine d’articles ont été modifiés en un temps record par les
parlementaires qui avaient indiqué jeudi leur volonté de voter la révision
rapidement.

La
Constitution garde inchangée la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels
mais indique que “le Président de la République ne peut faire plus de deux
mandats dans sa vie”. L’ancienne formulation  évoquait un mandat
renouvelable une fois.

Les députés
“ne pourront plus excéder trois mandats”, alors qu’aucune limitation n‘était
jusque-là prévue pour les parlementaires.

Le nouveau
texte prévoit en outre la création d’un poste de vice-président élu en duo
avec le président de la République à la majorité absolue des suffrages lors
d’un scrutin à deux tours.

La patrie “en danger”

L’abolition
de la peine de mort, une meilleure représentation des femmes au Parlement,
l’organisation d‘élections générales (présidentielle, législatives, municipales
et locales) à partir de 2026 sont également prévues par la révision.

Le Parlement
béninois est composé uniquement de députés de la majorité présidentielle,
l’opposition ayant été exclue des législatives du 28 avril dernier à l’origine
d’une crise politique qui avait provoqué des manifestations et des violences
avec une dizaines de morts par balles.

L’opposition
a annoncé son intention d’organiser une nouvelle manifestation pour protester
cette fois contre la révision constitutionnelle, sans en préciser la date.

Jeudi,
plusieurs leaders de l’opposition se sont réunis à l’invitation de l’ancien
président Nicéphore Soglo, pour définir les actions à mener.

“Notre
patrie est en danger”, a déclaré l’ancien chef d’Etat (1991-1996). Le parti des
Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de l’ancien président Boni Yayi
(2006-2016), actuellement en exil, a également fustigé “une révision précipitée
et unilatérale”.

Avant
d’entrer en vigueur, la nouvelle Constitution doit être validée par la Cour
constitutionnelle et être promulguée par le chef de l’Etat.

AFP