Le président Alassane Ouattara ne sera pas candidat à sa succession en octobre


Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a annoncé, ce jeudi 5 mars, qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle en octobre 2020.

Il laissait planer le doute depuis plusieurs mois. Le président ivoirien Alassane Ouattara
a annoncé, ce jeudi 5 mars, qu’il ne serait pas candidat à un troisième
mandat lors de la présidentielle d’octobre. Âgé de 78 ans, Alassane
Ouattara avait été élu en 2010 et réélu en 2015.

Je vous annonce solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération, a-t-il lancé devant les parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale réunis en Congrès extraordinaire à Yamoussoukro.

Cette annonce faite au terme d’un discours d’une trentaine de minutes
a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements de la part des élus
mais aussi de centaines d’élève et étudiants invités au Congrès. Prési ! Prési ! Merci ! Merci !, ont scandé des jeunes.

On est content qu’il laisse la place à la jeune
génération. C’est un homme de parole. Je suis fier de mon président même
si je ne suis pas un de ses partisans. Je suis fier qu’on fasse
confiance à la jeunesse, a affirmé Daouda Bakayoko, élève-maître au Cafop (équivalent de l’École Normale) de Yamoussoukro.

Un climat politique tendu

Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire
avant la présidentielle d’octobre, qui se tiendra dix ans après la
crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts. Les
élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de
nombreuses violences et des fraudes.

Pour le moment, l’ancien chef de la rébellion Guillaume Soro,
actuellement en France et sous le coup d’un mandat d’arrêt en Côte
d’Ivoire, est le seul à s’être déclaré candidat.

L’ancien président Henri Konan Bédié, qui aura 86 ans lors du scrutin, n’a pas écarté l’idée de se présenter.


Cet article est republié à partir de ouest-france. Lire l’original ici





Limites et durée de mandat des dirigeants africains liés à la stabilité


Les progrès vers l’institutionnalisation de la norme des limites du
mandat présidentiel en Afrique ont été mitigés. Les dirigeants de cinq
pays ont éludé les limites de mandats depuis 2015, portant à 18 le
nombre de pays n’ayant pas de limite de mandat. Par contraste, 21 pays
africains ont maintenu les limites de mandats présidentiels et 15 autres
ont instauré des limites qui n’existaient pas auparavant. Ces limites, à
leur tour, ont de vastes implications:

  • Sur les 21 pays africains qui ont maintenu les limites de mandats, les chefs d’Etat sont au pouvoir depuis 4 ans, en moyenne.
  • Le temps moyen au pouvoir pour les 10 dirigeants africains qui ont éludé les limites de mandats est de 22 ans.
  • Les pays qui n’ont pas de limite de durée tendent à être plus
    instables. Un tiers de ces 18 pays sont confrontés à un conflit armé. En
    revanche, seuls deux des 21 pays qui ont maintenu les limites de
    mandats présidentiels sont en conflit.
  • De fortes variations régionales dans le respect des limites de durée sont évidentes.
    • Huit des dix pays où les limites de mandats ont été supprimées sont en Afrique centrale.
    • La Corne de l’Afrique a la plus forte concentration de pays sans limite de durée de mandat.
    • L’Afrique australe et occidentale ont fait les plus grands progrès dans le respect les limites de durée de mandat.
    • Bien que fragiles, les lois sur les limites de mandat sont maintenant en place pour la plupart des pays d’Afrique du Nord.

Par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (7 mars 2018)





Révision constitutionnelle au Bénin : un président ne pourra faire “plus de deux mandats dans sa vie”

Le Parlement
béninois a adopté vendredi une révision constitutionnelle prévoyant qu’un
président ne pourra faire “plus de deux mandats dans sa vie”, limitant à trois
le nombre de mandats législatifs et créant un poste de vice-président, dans un
contexte de crise politique.

La loi
portant révision de la Constitution – une première depuis son adoption en
1990-, a été votée à l’unanimité des 83 députés de l’Assemblée.

Une
quarantaine d’articles ont été modifiés en un temps record par les
parlementaires qui avaient indiqué jeudi leur volonté de voter la révision
rapidement.

La
Constitution garde inchangée la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels
mais indique que “le Président de la République ne peut faire plus de deux
mandats dans sa vie”. L’ancienne formulation  évoquait un mandat
renouvelable une fois.

Les députés
“ne pourront plus excéder trois mandats”, alors qu’aucune limitation n‘était
jusque-là prévue pour les parlementaires.

Le nouveau
texte prévoit en outre la création d’un poste de vice-président élu en duo
avec le président de la République à la majorité absolue des suffrages lors
d’un scrutin à deux tours.

La patrie “en danger”

L’abolition
de la peine de mort, une meilleure représentation des femmes au Parlement,
l’organisation d‘élections générales (présidentielle, législatives, municipales
et locales) à partir de 2026 sont également prévues par la révision.

Le Parlement
béninois est composé uniquement de députés de la majorité présidentielle,
l’opposition ayant été exclue des législatives du 28 avril dernier à l’origine
d’une crise politique qui avait provoqué des manifestations et des violences
avec une dizaines de morts par balles.

L’opposition
a annoncé son intention d’organiser une nouvelle manifestation pour protester
cette fois contre la révision constitutionnelle, sans en préciser la date.

Jeudi,
plusieurs leaders de l’opposition se sont réunis à l’invitation de l’ancien
président Nicéphore Soglo, pour définir les actions à mener.

“Notre
patrie est en danger”, a déclaré l’ancien chef d’Etat (1991-1996). Le parti des
Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de l’ancien président Boni Yayi
(2006-2016), actuellement en exil, a également fustigé “une révision précipitée
et unilatérale”.

Avant
d’entrer en vigueur, la nouvelle Constitution doit être validée par la Cour
constitutionnelle et être promulguée par le chef de l’Etat.

AFP