À quand la fin du désordre politico-judiciaire ?


Condamnés le 22 octobre 2019 à des peines allant de six mois à un an de prison ferme, les principaux initiateurs des manifestations qui agitent le pays depuis plusieurs semaines ont été remis en liberté provisoire ce jeudi 28 novembre 2019.


Jugés pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public », les responsables du FNDC avaient appelé à manifester contre le projet de nouvelle constitution qui n’est rien d’autre qu’un moyen déguisé pour permettre à Alpha Condé de s’octroyer illégalement un troisième mandat.

Depuis cette condamnation, les réactions se sont multipliées pour dénoncer cette volonté des autorités guinéennes d’écraser toute forme d’opposition à ce projet décrié par la majorité des guinéens. Pour le chercheur à Amnesty International, François Patuel « Nul ne peut être détenu pour avoir organisé ou appelé à une manifestation pacifique. Les leaders du FNDC doivent être libérés immédiatement et sans condition ». L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme dans un communiqué publié le 24 octobre 2019 condamnait cette décision de la justice guinéenne et demandait aux autorités la libération immédiate et inconditionnelle des membres du FNDC arrêtés le 12 octobre 2019 et condamnés à des peines d’emprisonnement.

Le procès
en appel de ce jeudi portait sur une demande de renvoi et de remise en liberté.
A l’issue de l’audience, les deux demandes ont été acceptées par le ministère
public en ordonnant la mise en liberté des prévenus et le renvoi du dossier au
5 décembre 2019.

Sous forte pression permanente sur le plan national avec les manifestations de rue et à l’international, les autorités guinéennes n’avaient d’autres choix que de reculer. Il faut rappeler que les manifestations de rue pour s’opposer au projet de 3e mandat pour Alpha Condé ont fait plus de 20 morts. Ce désordre politico-judiciaire avec son trophée macabre témoigne de l’état de déliquescence des institutions de la République où les répressions et condamnations sont récurrentes avec ses corollaires de violations de droits humains.


Sékou Chérif Diallo
Fondateur/Administrateur
www.guineepolitique.com




[Images /Vidéos] Le Jeudi de la démocratie : Plus de 3 millions de guinéens dans la rue pour dire NON au projet de 3e mandat de Alpha Condé

Après la réussite de l’une des plus grandes mobilisations pour la démocratie en Afrique, le FNDC « invite le peuple de Guinée à se tenir prêt pour les prochaines échéances »

Revivez cette journée de mobilisation historique pour la démocratie et l’État de droit en Guinée. #AMOULANFE

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Les principaux initiateurs des manifestations condamnés à des peines de prison en Guinée

Depuis une semaine, le pays est agité par un mouvement de contestation visant à faire obstacle à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.

Un tribunal de Conakry a condamné à des peines allant de six mois à un an de prison ferme, mardi 22 octobre, les principaux initiateurs des manifestations qui agitent la Guinée depuis une semaine et qui ont fait une dizaine de morts. Le jugement a été accueilli dans la salle par des cris de « Justice corrompue ! ». « C’est un procès inique dirigé par des magistrats sous influence de l’exécutif, s’est indigné Mohamed Traoré, l’un des avocats des prévenus. C’est une manière pour le pouvoir d’intimider la population [et de dire] que quiconque essaie de s’opposer au projet de troisième mandat [du président Alpha Condé] sera jugé et condamné. »

Abdourahamane Sanoh, coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a été condamné à un an de prison ferme et quatre autres responsables à six mois ferme. Trois autres prévenus ont été relaxés. Ils étaient jugés pour avoir causé des troubles graves aux yeux de la justice guinéenne, en appelant à manifester et à paralyser l’économie à partir du 14 octobre pour faire obstacle à un éventuel troisième mandat du président Condé en 2020. Le procureur avait requis contre sept prévenus la peine maximale de cinq ans de prison ferme, et la relaxe du huitième. Les avocats des prévenus ont dit leur intention de faire appel.

A la suite de l’appel à la mobilisation lancé par le FNDC, Conakry et plusieurs villes guinéennes ont été en proie, la semaine dernière, à des heurts violents. Au moins huit manifestants (dix selon l’opposition) et un gendarme ont été tués, des dizaines d’autres blessés. « Nul ne peut être détenu pour avoir organisé ou appelé à une manifestation pacifique. Les leaders du FNDC doivent être libérés immédiatement et sans condition, a réagi François Patuel, chercheur à Amnesty International. Ces condamnations de leaders de la société civile confirment la volonté des autorités guinéennes d’écraser toute forme de dissidence. »

La contestation a aussi donné lieu à l’arrestation et au procès de dizaines de membres du FNDC et de manifestants à travers le pays. Un tribunal de Mamou, à 300 km de Conakry, a condamné lundi trois personnes à un an de prison avec sursis, 20 à six mois avec sursis et en a relaxé 19.

« Semer la pagaille »

Les défenseurs des droits humains dénoncent un usage excessif de la force par les services de sécurité, des arrestations arbitraires et une répression visant à faire taire l’opposition. Le pouvoir dit que le mouvement est illégal faute de déclaration préalable et, pour justifier la répression, invoque les risques causés à la sécurité publique.

La communauté internationale s’alarme du danger d’une escalade. L’ONU, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les Etats-Unis, l’Union européenne et la France ont appelé au dialogue et, de la part des autorités, au respect des libertés. Mais aucune sortie de crise ne paraît en vue et le FNDC, coalition de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, appelle de nouveau à manifester cette semaine.

Le FNDC entend faire barrage au projet prêté au président Condé de briguer sa propre succession en 2020 et de changer à cette fin la Constitution qui l’empêche de concourir à un troisième mandat. Elle dénonce une dérive de la part de M. Condé, opposant historique dont l’accession au pouvoir, en 2010, avait marqué l’instauration d’un gouvernement civil après des décennies de régimes militaires et autoritaires.

M. Condé ne confirme ni n’infirme les intentions qu’on lui attribue. Mais en septembre, il a lancé des consultations sur la Constitution et, peu après, appelé ses partisans guinéens à New York à se préparer à un référendum et à des élections. Le président guinéen a assuré samedi que la contestation était limitée et accusé ses adversaires de chercher à « semer la pagaille pour décourager les investisseurs ». « Quand on accuse les gendarmes de tirer à balles réelles, sachez que ce sont les manifestants eux-mêmes qui tuent des gens pour ensuite faire accuser le gouvernement et ternir l’image du pays », a-t-il dit.

Le Monde/AFP




Condamnation d’activistes en Guinée


Petit à petit, Alpha Condé est en train de tomber le masque. Quant à son intention de briguer un nouveau mandat. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, après une semaine de manifestations sur fond de répression violente, le président guinéen, par le biais de la justice, vient de condamner des activistes opposés à son projet de révision constitutionnelle à des peines des peines d’emprisonnement ferme, et cela alors que l’opposition et la société civile appellent à de nouvelles manifestations. 

On se demande si le poids de son âge et son obnubilation du troisième mandat ne lui jouent pas des tours

En tout cas, alors que l’on croyait que le sang versé des Guinéens à l’occasion des journées de protestation de la semaine dernière, serait un signal suffisamment fort pour amener le président Condé à jouer balle à terre, c’est avec surprise que l’on a appris ces condamnations en séries. Si ce n’est pas jeter de l’huile sur le feu en aiguisant la polémique, cela y ressemble fort. On a l’impression que l’opposant historique devenu président a opté pour la stratégie de la terre brûlé. Car à entendre le chef de l’Etat guinéen qui, à défaut de se taire, s’est fendu d’arguments si spécieux qui convaincraient difficilement même ses partisans les plus crédules, l’on se demande si le poids de son âge et son obnubilation du troisième mandat ne lui jouent pas des tours au point de lui faire perdre toute lucidité. Car, c’est peu de dire que si le Professeur n’était pas mû par la volonté irrépressible de goûter au fruit défendu du troisième mandat dans le jardin …du Fouta Djallon, la Guinée aurait certainement fait l’économie des pertes en vies humaines de la semaine écoulée. Aussi, loin de lui dénier le droit de recourir à l’arbitrage du peuple, l’on se pose des questions sur l’opportunité d’une telle démarche quand la moitié de la population, voire plus, est déjà vent debout contre son projet. Comment, dans ces conditions, peut-il raisonnablement penser pouvoir organiser un référendum et recueillir l’assentiment du peuple guinéen si ce n’est qu’en Afrique, on n’organise pas des consultations électorales pour les perdre ? C’est pourquoi l’on est fondé à croire, à la suite de l’artiste-musicien reggae man ivoirien, Tiken Jah Fakoly, qu’«Alpha Condé devient fou ». Ce d’autant qu’il continue de jouer l’autruche, en tentant de réduire l’ampleur de la contestation à quelques poches résiduelles de la capitale et dans quelques rares villes, alors que la contagion est en train de gagner visiblement tout le pays.

A 80 ans révolus, Alpha Condé devrait suffisamment craindre le Ciel pour ne pas se laisser aveugler par le pouvoir

Mais moins qu’une attitude irrévérencieuse à l’endroit du chef de l’Etat guinéen, cette interpellation énergique de l’artiste est une invite à un examen de conscience, pour éviter au Professeur de dresser le bûcher contre son peuple. D’autant qu’à 80 ans révolus, Alpha Condé devrait suffisamment craindre le Ciel pour ne pas se laisser aveugler par le pouvoir. Déjà, son obstination à vouloir jouer les prolongations à la tête de l’Etat guinéen, a entraîné la mort de bien de ses compatriotes. Refuser de voir la réalité en face en se croyant suffisamment fort pour résister à la bourrasque de la colère de son peuple, c’est faire preuve d’une folie aventurière ou d’une myopie politique qui pourrait être fatale à son pouvoir. L’expérience humiliante en 2014 de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, devrait lui servir de leçon. Mais si malgré ce rappel de l’Histoire, et malgré les appels à la raison de personnalités politiques du continent comme le Sénégalais Abdoulaye Bathily et d’anciens chefs d’Etat africains signataires de l’appel de Niamey, le chef de l’Etat guinéen se montre autiste au point de ne pas reconnaître sa responsabilité et de rejeter la faute à autrui, il faut croire que rien ne le fera reculer dans sa volonté de tenir son référendum querellé pour s’ouvrir le chemin d’un troisième mandat.  En tout état de cause, comme le dit l’adage, « il n’est jamais tard pour bien faire ». Et Alpha Condé a encore toutes les cartes en main, pour sortir de l’histoire politique de son pays par la grande porte. Mais, pour paraphraser un autre dicton,  s’il choisit malgré tout de semer le vent, qu’il s’attende à récolter la tempête. Car, dans l’histoire du monde, aucun dictateur n’est jamais venu à bout d’un peuple déterminé.


Le Pays