Côte d’Ivoire: le président Ouattara annonce des libérations et des grâces dans un geste d’apaisement


Afrique


Message à la nation du président Ouattara, à la veille du 61e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Un discours très attendu. Alassane Ouattara a fait un nouveau geste d’apaisement dans le processus de réconciliation des Ivoiriens, en annonçant avoir accordé « la grâce » à neuf détenus arrêtés lors des troubles et violences électorales d’octobre 2020 et la mise en « liberté provisoire de 69 inculpés ». Le chef de l’État tente de répondre ainsi à ses opposants, les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié.

On l’attendait beaucoup sur le terrain de la décrispation, Alassane Ouattara y a consacré quelques lignes et a rajouté une séquence qu’il affectionne, un point sur l’état de la Nation. Les attaques terroristes sont désormais maîtrisées, s’est réjoui le président, fier aussi de sa gestion de la Covid-19. Le chef d’État a communiqué un bilan de « un million d’Ivoiriens vaccinés, une mortalité faible et un taux de croissance économique de 2% », rapporte notre correspondant à Abidjan, Jean-Luc Aplogan.

Sur le plan politique, la Côte d’Ivoire a réussi, selon Alassane Ouattara, à aller au bout de son cycle électoral, en organisant une présidentielle et des législatives. Le chef de l’État fait remarquer que pour la première fois, depuis de longues années, tous les partis sont représentés au Parlement.

Volonté de réconciliation

Il a regretté les violences meurtrières et rendu hommage aux victimes. Il répond positivement aux requêtes de l’opposition – dialogue, réconciliation, libération de prisonniers – mais il souligne qu’il a toujours été à l’initiative sur ce terrain-là.

Le président Ouattara salue la rencontre Bédié-Gbagbo et celle qu’il a eue avec l’ancien président Laurent Gbagbo le 27 juillet. Rien ne doit entraver la bonne marche de la Côte d’Ivoire, mais tout doit se faire dans le respect des lois et des institutions, précise le capitaine du bateau ivoirien.

Comme attendu Alassane Ouattara a annoncé la libération provisoire de 69 personnes et la grâce de 9 autres détenus arrêtés au moment des violences politiques lors de la dernière présidentielle. Pour rappel, l’ancien président Gbagbo avait donné une liste de 110 noms de détenus qu’il souhaitait voir libérer. « L’examen de la situation d’autres personnes encore détenues se poursuit », a-t-il affirmé.

Le président Ouattara a aussi annoncé 3 000 autres grâces pour des détenus à qui il restait un an ou moins à purger.


Cet article est republié à partir de rfi.fr. Lire l’original ici.





“Refusons toute idée de troisième mandat où que ce soit en Afrique!” trois écrivains africains dénoncent


« Halte à la présidence à vie »


Le projet d’Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat est un très mauvais signal pour l’avenir de la démocratie en Afrique. Le président ivoirien renie sa déclaration du 15 Mars dernier dans laquelle il promettait de se retirer du pouvoir et tord ainsi la Constitution de son pays uniquement pour convenance personnelle. Les interprétations vont bon train et les juristes de tous bords se contredisent sur ce point, jetant un désarroi sans précédent dans les rangs des démocrates. Pourtant la manœuvre est claire, qui consiste à tripatouiller la charte fondamentale pour se maintenir au pouvoir soit par un plébiscite direct par la voie référendaire ou déguisé en passant par un parlement bâillonné, apeuré et aux ordres. Ces modifications constitutionnelles à répétitions sont une forfaiture et leurs auteurs des prédateurs et des usurpateurs. La messe semble donc dite dès l’instant où la constitution est bafouée, et la ligne rouge tracée par les Conférences nationales des années 90, clairement franchie. Le pire est à craindre. Ce pire a un nom. Il s’appelle parti unique, assemblée monocolore, présidence à vie. Nous en connaissons tous les méfaits. Alors, dès maintenant, exprimons haut et fort notre réprobation. Refusons toute idée de troisième mandat où que ce soit en Afrique ! On se souvient que Nelson Mandela, après tous les sacrifices consentis à son peuple avait promis de ne faire qu’un seul mandat et il s’y est tenu malgré les fortes pressions exercées sur lui par son parti et par des conseillers sans scrupules.


Refusons toute idée de troisième mandat où que ce soit en Afrique !


Il est clair que la nouvelle tentative d’usurpation et de confiscation du pouvoir à Abidjan fera des émules si elle réussit. Alpha Condé qui ne se sent plus seul dans son désir de se succéder à lui-même par, faisant siennes les idées fumeuses d’une dévolution divine du pouvoir, idées attentatoires à la souveraineté du peuple, s’est évidemment dépêché d’adresser un chaleureux message de félicitations à son collègue ivoirien. A Niamey, le président Youssoufou doit se demander s’il ne serait pas mieux de faire comme les autres. Quant à Paul Biya et le Maréchal Idriss Deby, ils se sont essuyés les pieds sur leurs propres constitutions. Pendant que Joseph Kabila ruse, à la mode russe, avec la loi suprême à Kinshasa, à Dakar, la tentation sera désormais grande pour Macky Sall de suivre la voie de la manipulation constitutionnelle érigée en moyen monopolistique du pouvoir.

Non au retour du pouvoir illimité que ce soit par les tanks ou par un jeu d’écriture ! Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard. L’inacceptable candidature de Ouattara nous interpelle tous. Il est important que l’opinion africaine et internationale en mesurent la gravité et réagissent de concert pour que la démocratie en Afrique ne devienne pas une imposture mais une réalité tangible fondée non plus sur le bon vouloir des individus, mais sur la prééminence de la loi et sur le caractère sacré de la Constitution.

La Cedeao, l’Union africaine et l’Organisation Internationale de la Francophonie ont sanctionné le Mali après le coup d’Etat militaire. Mais alors pourquoi ferment-elles les yeux sur le putsch constitutionnel en cours à Abidjan et à Conakry ? Ces institutions veulent- elles nous faire croire que le coup de force des lettrés est plus convenable que celui des gradés ? Cette attitude ambigüe est hautement dommageable au processus démocratique amorcé au début des années 90. La Communauté Internationale risque de briser tout approfondissement concourant à établir une véritable et durable démocratie en Afrique : une démocratie fondée sur des élections libres et transparentes, une démocratie où l’alternance s’effectue sans heurts dans le strict respect des règles établies.


La Cedeao, l’Union africaine et l’Organisation Internationale de la Francophonie ont sanctionné le Mali après le coup d’Etat militaire. Mais alors pourquoi ferment-elles les yeux sur le putsch constitutionnel en cours à Abidjan et à Conakry ?


C’est le moment de mettre en garde les soi-disant comités d’experts censés plancher sur les réformes constitutionnelles et qui se laissent si facilement convaincre ou amadouer. On en veut pour preuve la disparition de la limite d’âge dans la nouvelle constitution ivoirienne qui permet à Henri Konan Bédié, âgé de 86 ans, d’être candidat à la présidentielle. Dans quel abîme sommes-nous donc projetés ? Dans le déni de démocratie et dans la ruine de tout avenir pour les jeunes sacrifiés dans des nations africaines anesthésiées par une oligarchie sans contrepoids, sans âme ni contradicteurs.

Si l’on n’y prend garde, bientôt, les présidents ne se contenteront plus de modifier les Constitutions, ils vont faire du non droit, ou plutôt de la non-alternance politique l’ordinaire de vie publique et transformeront, de fait, la présidence de l’Etat en pré-mausolée, où ne siègent plus les sages, mais les fossoyeurs des peuples.

Faisons en sorte de ne pas en n’arriver là !

SIGNATAIRES

  1. Tierno Monénembo, écrivain (Guinée)
  2. Véronique Tadjo, écrivaine (Côte-d’Ivoire)
  3. Eugène Ebodé, écrivain (Cameroun)






Le syndrome du troisième mandat en Afrique : “les nouvelles formes de coups d’Etat”


Republication de contenu francetvinfo

Afrique


L’inquiétude grandit en Afrique de l’Ouest à l’approche des élections présidentielles d’octobre en Côte d’Ivoire et en Guinée. “La folie du troisième mandat” risque de précipiter toute la région dans le chaos, redoutent les analystes.

Alioune Tine est un familier des crises qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest, pour y avoir travaillé longtemps comme directeur régional d’Amnesty International. C’est un fervent défenseur des Droits de l’Homme respecté dans toute la région. Alors que le débat sur le syndrome du troisième mandat fait rage en Côte d’Ivoire et en Guinée, où des élections présidentielles sont prévues en octobre, il redoute une violente déflagration aux conséquences incalculables.

Les présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé “fonctionnent en mode pilotage automatique, sourds et aveugles”, obsèrve-t-il dans les colonnes du quotidien sénégalais Vox Populi. Il pointe un risque “de chaos et de somalisation” de la région.

Au mois de mars, Alioune Tine avait qualifié d’historique, la décision du président Alassane Ouattara de ne pas briguer un troisième mandat. Il a déchanté, depuis que le chef de l’Etat ivoirien, privé de son dauphin brutalement décédé, s’est remis dans la course sous la pression de ses partisans. Un revirement qui fait des vagues en Côte d’Ivoire. Des manifestations anti-troisième mandat de Ouattara ont déjà fait six morts et une trentaine de blessés. Et l’on craint le pire dans les jours et les semaines à venir.

“Une imposture intellectuelle”

Pour Alioune Tine, ce troisième mandat, qui suscite tant de tensions et d’inquiétudes en Afrique de l’Ouest, n’a aucune réalité juridique et constitutionnelle. 

C’est une imposture intellectuelle qui dissimule les nouvelles formes de coup d’État constitutionnel et de coup d’État électoral. Cela crée instabilités et régressions

Alioune Tine, défenseur des droits de l’homme sur son compte Twitter

Alioune Tine est formel. Pour lui, la limitation de mandats est évoquée en Afrique pour éviter que ça dépasse deux mandats. Le reste relève “d’extrapolations infectes menant à un coup d’Etat constitutionnel”, dénonce-t-il.

“Les intérêts du clan avant tout”

Pourquoi Allassane Ouattara prend-il le risque de mettre le feu au pays ? Pour l’analyste politique ivoirien, Sylvain N’guessan, si le président ivoirien veut se maintenir au pouvoir, c’est en raison de l’échec de la réconciliation nationale et du processus de justice transitionnelle inachevé après la grave crise postélectorale de 2010-2011 qui s’était soldée par plus de 3000 morts.

“Les tenants du pouvoir actuel redoutent que si l’opposition arrive aux affaires, ils seront obligés de prendre leurs effets et de partir en exil. Dans ce genre de contexte, tous les moyens sont bons pour conserver le pouvoir”, explique Sylvain N’guessan sur l’antenne de la BBC.

L’analyste politique ivoirien observe que même les chefs d’Etats africains qui arrivent à imposer leur dauphin pour prendre leur relève ne s’en tirent pas toujours à bon compte. Il cite le cas de l’ancien président angolais, José Edouardo Dos Santos dont le dauphin s’est émancipé rapidement de son mentor. Résultat : certains membres de sa famille, dont ses propres enfants, ont été traînés devant les tribunaux pour corruption et détournements de fonds publics. D’où la tentation de garder les commandes le plus longtemps possible pour éviter les mauvaises surprises.

Mieux vaut s’accrocher quitte à mourir au pouvoir pour préserver, non seulement sa tête, mais aussi les intérêts de la famille et de son clan

Sylvain N’guessan, analyste politique ivoirien à la BBC

Aux quatre coins de l’Afrique, on ne compte plus le nombre de chefs d’Etat qui, au terme de leur deuxième et dernier mandat, manipulent la constitution pour pouvoir rester au pouvoir. C’est le cas du président de Guinée, Alpha Condé, qui est poussé par ses partisans à briguer, lui aussi, “un mandat de trop”. L’intéressé n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature. Mais, après le référendum constitutionnel qu’il a organisé, personne n’en doute plus dans son pays. Ses opposants sont déjà sur le pied de guerre.

Des recettes pour un départ en douceur

Comment inciter les chefs d’Etat africains à quitter le pouvoir pacifiquement ? Comment aider ceux qui se reprochent beaucoup de choses en matière de gouvernance ? Ceux qui craignent des audits pouvant sortir des cadavres de placards ? L’ancien chef de la diplomatie mauritanienne et ancien haut fonctionnaire de l’ONU, Ahmedou Ould Abdallah, a quelques recettes qu’il a exposées sur le site de Wathi, un Think Tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest.

L’ancien diplomate mauritanien propose d’offrir aux anciens chefs d’Etats une amnistie conditionnelle, valide tant qu’ils restent dans leurs pays. Il suggère qu’une pension généreuse leur soit accordée, en même temps que divers avantages pour que leur sécurité matérielle soit durablement assurée. Le tout avec les honneurs protocolaires liés à leur statut d’anciens présidents. Il estime que cette démarche coûterait moins cher que les pillages auxquels ces chefs d’Etats s’adonnent. Mais, comme il le reconnaît lui-même, ses propositions ont reçu une fin de non recevoir de la part des partis d’opposition en Afrique de l’Ouest.

Mobiliser la société civile

Pour sa part, l’analyste politique ivoirien, Sylvain N’Guessan estime qu’il faut que les sociétés civiles africaines prennent leurs responsabilités pour peser dans le débat lors de la rédaction des constitutions et à l’occasion de leur modification. “Elles doivent expliquer les enjeux de ces réformes aux électeurs et aux populations concernées”, pour que ces dernières agissent en connaissance de cause, plaide-t-il.


Cet article est republié à partir de francetvinfo.fr. Lire l’original ici





Un «printemps ouest Africain»? après Bamako, Conakry et Abidjan sur le qui-vive [Par Alpha Boubacar Baldé]


Point de vue


Frantz FANON disait : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, trouver sa mission, la remplir ou la trahir »

Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, nos grands-parents et arrières grands-parents qui participèrent à la guerre dans les bataillons de tirailleurs Sénégalais, prirent conscience de la nécessité de libérer les peuples Africains. Cette prise de conscience de leur situation de peuples colonisés fut consécutive à leur participation à la 2nd guerre. Aux côtés des Français qui cherchaient à se libérer du joug Allemand, ils réalisèrent soudain leur propre situation. A leur retour dans leurs pays respectifs, ils vont à travers leurs témoignages auprès de leurs enfants (nos parents) donner naissance à la génération qui permettra aux pays Africains d’accéder à l’indépendance.

La mission de cette génération là (celle de nos parents), était de nous faire accéder à l’indépendance. Elle n’a pas failli à sa mission. Des 1958, la population des rivières du sud oppose un retentissant « NON » au Général De Gaulle lors du référendum d’autodétermination du 28 septembre 1958. Les rivières du sud deviennent le 2 octobre 1958, la République Populaire et Révolutionnaire de Guinée. Non content du « NON » qui lui est opposé, la France du Général De Gaulle, fera de la Guinée un exemple pour dissuader les autres colonies Françaises de faire le même choix. Il faudra deux années supplémentaires en 1960, pour voir les autres colonies Francophones accéder à l’Indépendance dans des conditions moins rocambolesques sans froisser la France.

Sous la Présidence d’Ahmed Sekou TOURÉ (Héros & Tyran) La Guinée qui n’a plus aucune relation avec l’ancien colon opte pour le communisme en se rapprochant de l’axe Russie, Chine, Cuba et Corée. Nous connaissons tous plus ou moins bien l’histoire de notre pays malgré les fossoyeurs et ceux là qui veulent réécrire l’histoire. Il est vrai que : « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne peuvent que chanter la gloire du chasseur » Proverbe Africain.

Aujourd’hui, 62 ans après notre indépendance, quelle est la mission de notre génération ?

Selon moi, le rôle de notre génération est d’ancrer la démocratie dans notre pays, nous décomplexer vis à vis de l’Occident et d’amorcer des projets de développement au bénéfice de notre population.

Alors que la jeunesse ouest Africain aspire à des alternances et à la démocratie, de vieux chefs d’état arrivés tardivement au pouvoir se livrent à des changements de constitution pour seul et unique but de briguer d’ultimes mandats.

  • C’est le cas en Côte d’Ivoire et en Guinée ou ADO & AC après deux mandats constitutionnels sont sur les starting-blocks pour briguer d’ultimes mandats ;
  • Tentative de changement constitutionnel avortée au Mali grâce au vaillant peuple Malien qui a finalement réussi à faire démissionner le pouvoir corrompu d’IBK qui malgré le plébiscite pour son second mandat s’est éloigné des préoccupations des Maliens ;
  • Un changement constitutionnel également au Sénégal dont le peuple doit être vigilant, malgré la tradition démocratique et une société civile plus structurée et alerte.

Pour en revenir à l’événement du 18 mars au Mali, j’espère qu’il s’agit là de l’amorce du printemps vertueux ouest-Africain. Bravo au peuple Malien, à sa société civile et son armée qui ont prouvé que nul, pas même un chef d’état (souvent idolâtré dans nos pays Africains), n’est plus important que l’avenir de la nation. Une armée Malienne républicaine et au service de sa population à prit ses responsabilités devant l’histoire.

En Guinée, malgré les manifestants monstres du FNDC dont le but était d’empêcher le changement de la constitution de 2010. L’armée s’est rangée du côté d’un Dictateur, qui tant bien que mal continu à dérouler son agenda pour briguer un ultime troisième mandat et peut être un quatrième connaissant sa boulimie du pouvoir. Elle a failli a sa mission. Suite au REFERENDRAME de mars 2020, nous sommes aujourd’hui dans un imbroglio Politico-juridico-Social qui rend indispensable une transition. Oui d’aucuns diront que ce n’est pas démocratique, mais j’appelle de mes vœux à une transition dont nous ne pouvons pas faire l’économie dans notre pays.

  • Nous n’avons pas de constitution (elle a fait l’objet d’un faux lors de sa promulgation et elle vient de faire l’objet d’une suspension partielle par une cour constitutionnelle aux ordres) ;
  • Notre Assemblée Nationale comporte des députés élus avec 1000 voix ce qui ne leur confère aucune légitimité pour légiférer au nom d’une population d’au moins 12 millions de Guinéens ;
  • La cour constitutionnelle est totalement décrédibilisée par ses décisions qui n’ont aucun précédent dans l’histoire mondiale du Droit constitutionnel ;
  • La CENI et son fichier électoral qui inclut 2,5 millions d’électeurs fictifs n’offrent aucune crédibilité à une consultation électorale sur cette base. Ne parlons même pas des mineurs enrôlés dans les fiefs du RPG qui rend impossible toute alternance.

L’armée s’est rangée du côté d’un Dictateur, qui tant bien que mal continu à dérouler son agenda pour briguer un ultime troisième mandat et peut être un quatrième connaissant sa boulimie du pouvoir. Elle a failli a sa mission.


Malgré donc la mobilisation du peuple martyr de Guinée aux appels du FNDC depuis le 14 octobre 2019, l’armée s’est érigée en un obstacle pour empêcher la chute de l’administration la plus corrompue depuis notre accession à l’Indépendance en 1958. Pour preuve les nombreux scandales de détournement de deniers publics :

  • 120 millions de USD disparus sur les 700 millions reçus de Rio Tinto en 2010 directement imputable au PRAC ;
  • 51 millions de USD détournés à l’ARPT par deux employés ;
  • Le scandale de l’OPG impliquant le sieur PMD ;
  • Les 3 milliards de USD qui auraient été investis dans l’électricité pour quels résultats.
  • Les fonds investis pour la réfection de nos routes et voiries urbaines qui ne résistent pas aux saisons hivernales.

Chez nous en Guinée, notre armée et nos FDS ne sont pas Républicaines. Elles sont promptes à faire des coups d’état contre des cadavres et à se bomber le torse. Ce fut le cas en 1984 et en 2009. Voilà de quoi elles sont capables. Elles sont spécialistes des violences vis à vis de leur population sur laquelle elles tirent sans retenue, elles s’introduisent dans les domiciles privés des populations pour renverser des marmites et proférer des injures à caractère ethnique, elles excellent dans l’intimidation, les arrestations arbitraires, extra-judiciaires, la torture et la déportation (Camp de Soronkoni où sont arbitrairement détenus des ressortissants de la Guinée Forestière en dehors de tout cadre légal). Des généraux corrompus avec des milliards qu’ils ne redistribuent pas à la troupe (militaires de rang). Une troupe instrumentalisée pour violenter la population afin maintenir un Président octogénaire sénile et peureux au pouvoir en violation de ses serments.

Aujourd’hui, elles (armée et FDS) constituent le seul rempart qui protège cette administration aux abois. Une administration, qui affame le peuple pour ensuite lui jeter des miettes à travers ce qu’ils appellent ANIES.

Cette agence gouvernementale qui au lieu de promouvoir l’autonomie des populations promeut la dépendance de celles-ci via des dotations de riz et huile. Une pratique socialo-communiste dépassée d’un Président dont le cerveau est resté bloqué à l’époque de la Guerre froide. Une administration responsable aurait fait le choix de rendre autonome sa population au lieu de la rendre dépendante. CONFICIUS disait « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ». Comprendras qui pourra ! Il existe des administrations dans lesquelles, les cerveaux des responsables sont réfractaires au développement. Le PRAC et son administration souffrent de cette pathologie.

Le peuple ouest Africain et sa jeunesse sont en marche pour l’instauration de démocraties durables dans nos pays. La Guinée ne doit pas faire exception à ce mouvement.

Nos parents et grands-parents ont gagné le combat de l’indépendance, à nous de gagner celui de l’instauration de la démocratie dans nos pays et de l’émancipation de nos États de la dépendance vis à vis de l’occident. Nous ne voulons plus de « nègre de maison » à la tête de nos États. Cette époque est révolue.

Nous le devons à nos enfants. A chacun de jouer sa partition y compris l’armée et les FDS qui sont partie intégrante du peuple brimé et martyrisé de Guinée.

Marcus GARVEY disait « Il est possible que nous ne vivions pas tous la réalité d’un empire (État) africain si fort, si puissant qu’il imposerait le respect à l’humanité, mais nous pouvons cependant durant notre vie travailler et œuvrer à faire de ce projet une réalité pour une autre génération ». Faisons cet effort pour nos enfants. L’état étant une continuité ils parachèverons notre projet.

Ceci est notre mission !

Faisons-en sorte de pouvoir regarder droit dans les yeux nos enfants au moment de leur passer le témoin.


Alpha Bakar Le Kaizer
Un citoyen concerné

* L’auteur avait proposé le titre : Le printemps politique ouest Africain en marche (MALI – GUINÉE – CÔTE D’IVOIRE)





Le président Alassane Ouattara ne sera pas candidat à sa succession en octobre


Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a annoncé, ce jeudi 5 mars, qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle en octobre 2020.

Il laissait planer le doute depuis plusieurs mois. Le président ivoirien Alassane Ouattara
a annoncé, ce jeudi 5 mars, qu’il ne serait pas candidat à un troisième
mandat lors de la présidentielle d’octobre. Âgé de 78 ans, Alassane
Ouattara avait été élu en 2010 et réélu en 2015.

Je vous annonce solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération, a-t-il lancé devant les parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale réunis en Congrès extraordinaire à Yamoussoukro.

Cette annonce faite au terme d’un discours d’une trentaine de minutes
a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements de la part des élus
mais aussi de centaines d’élève et étudiants invités au Congrès. Prési ! Prési ! Merci ! Merci !, ont scandé des jeunes.

On est content qu’il laisse la place à la jeune
génération. C’est un homme de parole. Je suis fier de mon président même
si je ne suis pas un de ses partisans. Je suis fier qu’on fasse
confiance à la jeunesse, a affirmé Daouda Bakayoko, élève-maître au Cafop (équivalent de l’École Normale) de Yamoussoukro.

Un climat politique tendu

Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire
avant la présidentielle d’octobre, qui se tiendra dix ans après la
crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts. Les
élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de
nombreuses violences et des fraudes.

Pour le moment, l’ancien chef de la rébellion Guillaume Soro,
actuellement en France et sous le coup d’un mandat d’arrêt en Côte
d’Ivoire, est le seul à s’être déclaré candidat.

L’ancien président Henri Konan Bédié, qui aura 86 ans lors du scrutin, n’a pas écarté l’idée de se présenter.


Cet article est republié à partir de ouest-france. Lire l’original ici